De passage aux États-Unis et au Canada pour une dizaine de jours, le duo Dadju et Tayc est venu se produire à Washington D.C. ce 29 septembre. L’occasion de se rapprocher au plus près de ses fans nord-américains en interprétant son album Héritage et plusieurs classiques des répertoires de chacun. Pour le dernier concert sur le continent, le duo a conclu cette tournée devant quelque 3000 fans venus en masse pour vibrer à l’EchoStage, haut lieu de la capitale américaine.
La température a beaucoup baissé dans la capitale fédérale après un été extrêmement chaud et humide, mais l’état d’esprit est toujours aussi festif, et les tenues légères à deux heures du concert du duo Dadju et Tayc, attendu depuis très longtemps par les fans locaux, qui ont le sourire. «Ce n’est pas tous les jours que l’on a ces deux qui viennent ici, et on n’a pas hésité une seconde lorsque les dates de la tournée américaine ont été annoncées. Je me devais de venir avec mon groupe d’amies, je ne pouvais pas rater cela, car on est fans de la première heure de Dadju et de Tayc!» s’exclame Sandra, chercheuse àla Georgetown Universityet native du Burkina Faso.
En effet, Washington, ville internationale et d’une immense diversité, n’est pas toujours un passage incontournable des artistes francophones, qui préfèrent New York, Los Angeles, Miami et Boston, mais le duo, auteur de l’albumHéritagea décidé de conclure sa tournée dans la capitale du pays de l’Oncle Sam.
Il est 21h30. De gros 4x4 viennent déposer les artistes et leur entourage, sous les hourras et les cris des fans, qui filent à l’intérieur de l’EchoStage, LE lieu central de la musique en ville. La salle est comble, comme toutes les dates précédentes de la tournée, avec une pointe à 16 000 personnes au Centre Bell de Montréal il y a six jours, et l’ambiance est chauffée à blanc.
Les téléphones sont sortis, les flashs sont allumés, et le duo arrive sur scène, lunettes de soleil sur le nez, pour le plus grand bonheur des fans. Dadju démarre par un «Let’s go Washington !» et son acolyte balance un «People, make some noooooise!» signature de tous les rappeurs américains, avec un accentEast Coasttrès marqué pour l’artiste d’origine camerounaise.
Une semaine pour oublier, Épouse-moi, Le contrat, mais aussi quelques classiques du duo qui ne sont pas dans l’album communHéritageet les fans chantent les paroles à tue-tête, parfaitement «challengé» par les artistes qui apprécient l’ambiance, et qui n’hésitent pas à échanger avec le public fréquemment, et à se chambrer pour donner encore plus le sourire aux 3000 personnes venues.
La diaspora africaine au rendez-vous
«Let’s go Washington, thank you ! Je m’arrête là, ce sont mes seuls mots en anglais !» rigole Dadju qui provoque un fou rire général dans la salle. Le public est en feu, et les drapeaux du Congo, du Cameroun, mais aussi de quasiment tous les autres pays d’Afrique francophones flottent, et le duo improvise un concours pour voir qui est le groupe le plus nombreux, et le plus bruyant. «Le concert n’a pas démarré depuis 40 minutes, et c’est déjà le meilleur concert en ville de cette année 2024» constate John Sander, journaliste musical auWashington Post, «on ne voit pas ce genre d’ambiance de feu au Capital One Centre (ndlr : la salle des Washington Wizards, l’équipe de NBA, située au centre-ville) ».
Sur les pas des idoles Usher, Chris Brown et Neyo
Après une heure et demie de show, les deux artistes saluent et remercient leur public du soir, tout sourire. «La cerise sur le gâteau. C’était parfait pour terminer cette tournée intense, mais très enrichissante» dit même Tayc, lors de l’après-concert, où les deux artistes passent un moment avec les fans, en plus petit comité.
«Sincèrement, avoir ce genre de concert à Washington, c’était tout ce que l’on voulait. C’est ce qui nous manquait» sourit Priscilla, native du Cameroun et vivant dans la capitale, pas vraiment connue pour être la ville la plus festive du pays, avec son immense population de travailleurs administratifs des différents ministères américains, et une large communauté de personnels issue des différents corps diplomatiques internationaux.
Fan de la première heure, la jeune Africaine est venue avec quelques amies qui ne connaissaient pas les deux artistes. «On a vraiment adoré, on a passé un super moment et le fait de pouvoir les rencontrer après le concert, et d’échanger avec eux, c’est assez unique. Ils sont arrivés à brasser tout le monde, les Africains, les Caribéens, les Européens. C’est un vrai bol d’air frais alors que le pays traverse une crise en termes de «vivre ensemble» depuis quelque temps», explique Sonia.
Les deux artistes enchainent les selfies, discutent avec les fans et ont le sentiment du devoir accompli après une belle parenthèse nord-américaine. «On s’est régalédans chaque ville, on a eu des publics différents, mais tous ont répondu présents, et ont vibré avec nous», sourit Dadju, «les États-Unis, c’est un pays où la concurrence dans la musique est énorme, où il y a tellement d’artistes, de concerts, de spectacles, que voir que l’on a pu attirer autant de monde montre que l’on a aussi un énorme respect et amour de nos fans ici. C’était très important de venir, de passer des moments avec eux, et de faire des concerts ici. C’est les States, c’est quand même un truc de fou de faire un show ici, c’est un tel plaisir».
Heureux d’avoir pu se produire devant des milliers de personnes de la diaspora africaine aux États-Unis, Tayc lui profite de l’expérience, à fond. «C’est quand même incroyable que l’on ait pu se produire dans un pays, dans des villes, dans des salles où mes idoles de jeunesse comme Neyo, Usher, Chris Brown se sont produites», explique-t-il, «c’est pour des moments comme ça, parmi beaucoup d’autres, que l’on fait ce métier, que l’on veut vivre ce genre d’expérience. Ce passage en Amérique du Nord nous a aussi permis de kiffer avec ceux qui ne nous voient pas souvent. La communion avec le public nous a fait chaud au cœur. Cette parenthèse américaine a été vraiment superbe, et maintenant retour en France, car on va enchainer !» conclut-il.
Tayc et Dadju Heritage(Amaterasu Prod / Good Mood Publishing / H24)2023
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